Jean-Claude Perrier "photographe" Jean-Claude Perrier en 1989 à l'écoute du Patron
dans le Jura en 1970 en compagnie d'Alain et de Valérie Orieux
(photo d'Alain Sauger) Notre camarade Jean-Claude Perrier, bien que reçu à l’Ecole des Commissaires de l’Air (ECA) de Salon-de-Provence, a fait presque toute sa carrière "dans le civil" à la Direction des Ressources Humaines de la Caisse des Dépôts et Consignations, tout en restant officier d’active. Au moment de sa retraite, il a le grade de Colonel-Commissaire de l’Air décoré de l’Ordre National du Mérite à titre militaire. Mais ses activités ne s’arrêtent pas là. En effet, il occupe toujours ses loisirs en jouant dans une troupe de théâtre amateur alors que son jeune frère, Jean-François, continue son métier de comédien professionnel. Et depuis 1961, chaque année, il organise la venue d’un train de pèlerins à Lourdes (300 malades avec 400 accompagnants). Aussi, c’est en tant que membre très actif du Conseil économique de l’ancienne paroisse de son épouse Valérie, celle de Saint-Germain-de-Charonne, qu’il s’est intéressé aux fouilles et aux travaux de consolidation de son église.
G.C. L’église Saint-Germain-de-Charonne
et sa restauration
L’église de Saint-Germain-de-Charonne se trouve au cœur de l’ancien village de Charonne, au sud du XXe arrondissement de Paris. Selon la légende, un premier oratoire aurait été élevé à cet endroit, en souvenir du lieu où Saint Germain, évêque d’Auxerre, aurait en 429, rencontré Sainte Geneviève, future patronne de Paris.
L’intervention de la Ville de Paris. Fondée dans un sol argileux, sur le flanc Sud d’un coteau très escarpé, l’église Saint-Germain-de-Chardonne présentait depuis sa construction, une instabilité chronique qui a justifié des travaux de consolidation récurrents. Classée Monument Historique en 1923, elle était en constante surveillance depuis cette date par le Département des Edifices Cultuels et Historiques (DECH) de la ville de Paris. A la suite du rapport technique établi par ce Département, la fermeture de l’édifice a été décidée par l’architecte de sécurité de la Préfecture de Police le 2 décembre 2009. La Ville de Paris a alors programmé une opération de sécurisation immédiate provisoire et une autre de consolidation des fondations de l’édifice. Le coût total du chantier devrait atteindre 8,5 M€ (financé pour 1/3 par l’Etat), soit 10 % du budget que la Ville de Paris va consacrer à l’entretien et à la rénovation de ses édifices cultuels … jusqu’en 2020.
Pendant toute la durée des travaux, l’église sera maintenue par un "corsetage intérieur" qui a été mis en place lors de sa sécurisation immédiate, afin d’en limiter toute déformation. L’église et les murs attenants ont été également équipés de capteurs de mouvement reliés à une centrale de recueil de données. Enfin les œuvres d’art et les mobiliers liturgiques, les vitraux ainsi que l’orgue, ont été déposés et entreposés en lieu sûr.
Les fouilles archéologiques. Le Code du Patrimoine impose une fouille archéologique préventive préalable à tous travaux sur l’ensemble d’un tel site, sous le contrôle de l’Etat (Service Régional d’Archéologie – SRA de la DRAC). Les recherches archéologiques ont été conduites en deux phases par deux services de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris (DECH et DHAAP), la première entre juin 2012 et février 2013 puis la seconde de janvier à mars 2014.
Les fouilles de l'église en 2013
Les archéologues ont mis ainsi en évidence une première occupation rurale à l’époque carolingienne, au IXe siècle, sous la forme de structures agricoles comme des fosses, des fossés ou des silos. C’est également à l’époque carolingienne qu’apparaissent les premières sépultures du cimetière au sein duquel a été édifiée l’église de Charonne. Le premier état de cet édifice peut être daté de la seconde moitié du XIIIe siècle. L’église primitive comportait alors un chevet en abside (demi-cercle) qui a pu être découvert sous l’autel actuel. A l’intérieur de cette église, les inhumations se sont multipliées au cours de l’époque moderne, si bien que les archéologues ont pu fouiller 370 sépultures (au moins 420 squelettes dont des nouveau-nés).
La fouille de l’église de Charonne a donc permis de mieux appréhender l’évolution d’un édifice du XIIIe siècle jusqu’à aujourd’hui et de préciser les connaissances sur l’ancien village de Charonne. La réouverture de l’édifice. Tous les mobiliers et œuvres déposés avant les fouilles ont été remis à leur place : remontage de l’orgue et son accord (de décembre 2015 à avril 2016) ; installation des vitraux et retour du mobilier (à partir de janvier 2016). L’inauguration publique de cet édifice a eu lieu le samedi 18 juin 2016 suivie le dimanche par sa bénédiction après la messe célébrée par le Cardinal André Vingt-Trois.
Seule église parisienne, avec Saint-Pierre-de-Montmartre, à avoir conservé son petit cimetière paroissial, Saint-Germain-de-Charonne allie harmonieusement quelques vestiges du XIIe siècle à une architecture élégante des XVe et XVIIIe siècles. Malgré les nombreuses transformations subies et en dépit de l’urbanisation croissante du secteur, cet ensemble architectural unique dans la capitale, a gardé son charme d’antan.
D’après la plaquette de la Mairie de Paris éditée en juillet 2014 Pour la petite histoire : L’église Saint-Germain-de-Charonne a accueilli le tournage des dernières scènes du célèbre film Les Tontons flingueurs.