Blasonnement : Écartelé au 1 et au 4 d'azur, à la bande d'argent, chargée de trois défenses de sanglier de sable, accompagnée de deux roues à quatre rais du second émail; au 2 et au 3, coupé d'or et d'argent, à l'aigle de sable languée, membrée et couronnée de gueules, brochante.
Marie-Elizabeth Desfrisches-Doria
Blasonnement : Ecartelé aux 1 et 4 d’or au lion de gueules ;
aux 2 et 3 d’argent à trois merlettes de sable.
La maison de Biaudos (ou Biodos), illustrée par une longue continuité de services militaires dans des grades supérieurs, par la possession de plusieurs terres titrées, et par de belles alliances, a pris son nom d’une seigneurie jadis considérable, située à trois lieues de Bayonne et à cinq lieues de Dax.
Il est de tradition dans le pays des Landes que, vers le milieu du XIe siècle, les sires de Gramont et de Beaumont, dans une guerre violente qu’ils se firent, se rapprochèrent comme haut arbitre au seigneur de Biaudos, qui mit fin à leurs différends, par un traité dont il leur proposa les conditions.
Cette très ancienne maison chevaleresque - dont d'Hozier conservait un traité de 1316, signé par l'un de ses membres - atteignit à partir du XVIIe siècle les plus hauts honneurs de la Cour. Les seigneurs de Biaudos et de Castéja furent présents en 1651 à l'assemblée de la noblesse d’Albret et ont été convoqués à l’arrière-ban des gentilshommes de la même sénéchaussée, de 1680 à 1700. Les titres de cette maison établissent littéralement sa généalogie depuis Georges de Biaudos, écuyer, sieur de Biaudos, ainsi qualifié dans son contrat de mariage du 2 octobre 1481 avec Catherine de Berraut. Les descendants de Georges de Biaudos ont formé quatre branches :
1 - celle des Barons de Biaudos, éteinte peu après le milieu du XVIIIe siècle ;
2 - la première branche des Marquis de Castéja, éteinte après 1755 ;
3 - la seconde branche des Marquis de Castéja, éteinte le 18 novembre 1816 ;
4 - celle des Comtes de Castéja, chefs des nom et armes de cette maison.
Ces différentes branches ont produit plusieurs personnages de marque, entre autres trois Maréchaux de Camp et trois Brigadiers des armées du Roi, des gouverneurs de places, un Commandeur de l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, des Colonels propriétaires de Régiments à leur nom, une sous-gouvernante du Roi Louis XV et des enfants de France.
La branche des Comtes de Castéja avait pour chef au Xe degré, Stanislas Catherine de Biaudos (son parrain est le Roi de Pologne, Stanislas le Bienfaisant, Duc de Lorraine), Comte de Castéja, Colonel du Régiment Royal-Comtois en 1773, Maréchal des Camps et Armées du Roi le 1er janvier 1784, Commandant du département du Pas-de-Calais en 1790, qui avait épousé Marie Françoise Elisabeth Desfriches-Doria, fille de Marie Marguerite François Firmin Desfriches, Chevalier-Comte Doria, Marquis de Payens, et de Marie Geneviève du Fossé de La Mothe-Watteville, fille elle-même de Charles François et de Marie Françoise de Collemont.
Si, au dire de son frère, l’ancien Roi de Pologne, Stanislas Leczinski, avait loué Stanislas Catherine de son courage héroïque et surtout de sa bonté et de son humanité naturelle et touchante, ces qualités constituèrent son seul héritage. Fils cadet d’un gentilhomme de la chambre du roi de Pologne, le Chevalier de Castéja n’était point fortuné. Cela s’arrangea néanmoins assez vite puisqu’à 13 ans, il était désigné héritier universel du Comte Marie-Ferdinand de Berlo de Frandouair, d’une puissante famille de la noblesse belge, qui s’était pris d’affection pour le jeune adolescent. C’est de son bienfaiteur, mort en 1763, qu’il reçut le fief de Vaux, seul bien foncier qu’il aura jamais puisqu’il renoncera à sa part de l’héritage paternel peu intéressant et vraisemblablement criblé de dettes. Il entra dans l’armée à 16 ans, choisissant l’infanterie, moins prestigieuse que la cavalerie dans laquelle servait son frère aîné, mais aux grades moins onéreux. Très apprécié de ses supérieurs, il fit une très belle carrière au régiment de La Marck avant d’être major du régiment d’Alsace puis du Bourdonnais où il eut rang de lieutenant colonel en 1769. Le 28 juillet 1773, il devint colonel propriétaire du Royal-Comtois, suite à la démission du colonel comte de Noé, et on le gratifia d’une pension annuelle de 200 écus. Il fut créé chevalier de Saint-Louis le 4 décembre 1770.
Le 10 janvier 1779 à Versailles, le roi et la famille royale donnèrent leur agrément pour son mariage avec Marie-Elisabeth-Françoise Desfriches-Doria, riche héritière de nobles picards, petite-fille par son père du Marquis Doria et par sa mère du Comte de Watteville, gouverneur de Ham, marié à une demoiselle de Collemont. C’est le 16 janvier, chez l’époux, rue du Cherche Midi, que le contrat est signé en présence des témoins et de la famille. La mariée apporte à son mari plusieurs seigneuries parmi lesquelles Framerville, Rainecourt, Herleville et Belleuse. La célébration religieuse aura lieu le 3 février suivant à Cayeux-en-Santerre. La résidence ordinaire du couple devient le château de Framerville, demeure agréable et richement meublée, aujourd’hui disparue, construite à la fin du XVIIème siècle par l’arrière-grand-père Charles de Collemont. Le couple mène une vie traditionnelle de nobles fortunés de province : carrière militaire, gestion des biens du couple, chasse et lecture pour le Comte, travaux d’aiguilles pour la comtesse, visites de courtoisie et réceptions.
En 1779, le chevalier de Castéja prend le titre de Comte, son frère aîné Louis Anne Alexandre succédant à son père comme marquis de Castéja. Le 1er mars 1780, cet excellent officier en tous points est promu brigadier d’infanterie et le 1er janvier 1783 il est promu maréchal des camps. Le 1er avril 1788, il est nommé Inspecteur divisionnaire de la 1ère division d’Alsace. Comme pour tant de familles à statut social, la Révolution vient perturber cette vie heureuse et les conduira à de folles dépenses d’énergie pour préserver leur patrimoine des conséquences de leurs choix, particulièrement celui d’émigrer.
En octobre 1791, il quitte la France pour Coblence où il rejoint l’armée des Princes, laissant son épouse dans une situation délicate. Bien qu’ayant quitté l’armée des Princes avant sa dissolution, le Comte de Castéja ne peut pas revenir en France comme l’enjoignent les décrets de 1791 et 1792. Il est en effet gravement malade et s’est installé au château de Veves à Celles, chez Hilarion de Liedekerke Beaufort où il meurt le 10 mai 1792.
Avant de mourir, il avait fait une déclaration précisant que ses biens français étaient propres à sa femme. Cette déclaration fut suffisante, rendant inutile le divorce de circonstance envisagé, solution utilisée par bien des émigrés désireux de sauver leurs biens. Marie Elisabeth fut emprisonnée de novembre 1793 à juillet 1794. A sa libération, elle trouva les scellés sur le château de Framerville vidé de tout son mobilier qui avait été saisi. Commença alors une longue bataille juridique pour récupérer ce qui n’avait pas encore été vendu et recevoir une compensation financière pour le reste. Elle fut efficace puisque Marie Elisabeth, qui mourut à Framerville le 20 avril 1803, avait réussi à préserver en grande partie ses intérêts et à les transmettre à ses deux fils. Au bout de huit ans, elle obtint la radiation de Catherine Stanislas de la liste des émigrés.
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